Maison des demoiselles Guibert
Présentation de la maison
Situé en plein cour du Morvan, ce lieu fonctionne selon les principes de l’Evangile, d’une communauté fraternelle et toujours ouverte, où chacun vient librement et pour le temps qu’il veut, mais où tous se conforment à une « règle de vie » clairement énoncée au départ.
La triple vocation de la maison correspond à trois des centres d’intérêts fondamentaux de la vie des jeunes.
Travail intellectuel
Première vocation de la maison : le silence environnant. Le calme de la maison et la bibliothèque sont autant d’éléments susceptibles d’aider les étudiants en période de révision d’examen ou de mise à niveau des études. Vie commune et prière quotidiennes assurant le support intérieur nécessaire.
Loisirs
Deuxième vocation de ce lieu, les loisirs consituent un point important dans le développement de la jeunesse. Heureusement, les activités sont ici nombreuses autour du plan d’eau et du Village-Vacances (voile, équitation, tennis), et elles se complètent par les randonnées. Aux alentours sites exceptionnels et hauts-lie
ux renommés: Vézelay, Semur, Grottes d’Arcy, Alésia, Fontenay, Cluny, Auxerre, Dijon, Saulieu …
Vie spirituelle
Clef de voûte dans le développement de la jeunesse, la vie spirituelle constitue et elle aussi pleinement représenté en ces murs. Lieu privilégié de retraite par dessus tout, tant par la disposition même des lieux que par la proximité de l’Abbaye de la PIERRE-QUI-VIRE implantée par le Père J-B MUARD en 185O pour y mener une vie « humble, pauvre et mortifiée », et y prêcher la conversion du coeur et la recherche de Dieu.
Suzanne et Andrée GUIBERT, deux soeurs, nées en 1898 et en 1902 à Paris, d’une famille demeurant aux GUENIFFETS déjà au XVIII°siècle. Le premier acte notarié encore en notre possession du 18 mai 1806 fait état de Jacques GUIBERT, marié à Magdelaine GUENIFFET, laboureur, propriétaire au hameau des Guéniffets.
Petites filles, Suzanne et Andrée feront de la balançoire au deuxième étage de la Tour Eiffel. Elles courront
aussi après les lapins du Champ de Mars. Elles demeurent en effet dans un des premiers immeubles de l’Avenue de Suffren et se souviendront que leur père, Claude GUIBERT, revenant du travail, descendait cette avenue en plein centre de la chaussée en lisant son journal !
Après avoir fait brillamment leurs études à l’Ecole Normale d’Institutrices Edgard Quinet, elles consacreront leur vie aux enfants et aux étudiants. Institutrices dès 1922 rue Camou et Place Cardinal Amette, elles deviendront profes- seurs d’un Collège d’Enseignement Commercial et à l’Alliance Française jusqu’à leur retraite.
Suzanne en ses temps libres écrivait des poèmes et des contes, Andrée dessinait au fusain ou à l’aquarelle. Quelques esquisses et compositions ornent les murs de la maison.
Si déjà en 14-18, avec leur mère, elles trico- taient des vêtements de laine pour les jeunes soldats au front, pendant la guerre de 39-45 elles sauveront beaucoup d’enfants promis à la déportation, procurant identités nouvelles et abri sûr. Qui n’a entendu parlé de la « petite Doris » et de tant d’autres ?
Par leur proximité de l’Abbaye de la Pierre- Qui-Vire, elles lieront avec les frères du Monastère des liens amicaux, suivis et solides. Le Père-Abbé Fulbert, les Pères Ambroise, Donatien, Marianus, Romain, Anselme ou Ghislain feront souvent halte chez elles, aussi bien aux Guéniffets qu’Avenue de Suffren à Paris. Au retour des moines dès 1922 (expulsés depuis 1905) elles leur donneront une part de leurs biens et des produits du jardin. Elles aideront grandement la fondation du Viet-Nam avec le R.P. Romain. Seul un accident de santé de dernière minute empêchera Suzanne de partir enseigner bénévolement à Thien-An .
Elles verront à Paris la construction de l’église Saint-Léon en 1924, et manifesteront à son fondateur, le Chanoine MAURY, un dévouement constant. Elles seront sensibles au renouveau des Oeuvres de Jeunesse dans les années 80 dans cette paroisse et une amitié va naître entre elles et le directeur des Oeuvres d’alors. Elles chercheront sans cesse à l’aider dans la discrétion.
Andrée meurt le 19 mars 1986 après une vie religieuse fervente et fidèle -elle était oblate de la Pierre-Qui-Vire depuis 1932-. Son départ sera une grande perte pour Suzanne, aveugle, qui alors découvrira une lumière plus grande encore que celle du soleil : celle de la foi en Dieu. Elle l’avait tenue cachée, disons « perdue » depuis son adolescence. Elle communiera le 4 mai 1986 pour la première fois depuis sa première communion en l’église du Gros-Cailloux le… 4 mai 1911 c’est-à-dire 75 ans après…jour pour jour! Une conversion au seuil de la mystique, consignée par mille feuilles écrites sans qu’elle puisse les relire. Jusqu’à la veille de sa mort, on retrouve dans ces écrits sa gaieté et son humour malicieux .
C’est au cours de ces trois années de solitude qu’elle réfléchira aussi à sa succession et désirera que tous ses biens servent à l’apostolat auprès des jeunes. Elle fera pratiquement donation de sa maison des Guéniffets au mois d’avril 1989 à l’Association des « AMIS DES JEUNES CHRETIENS » dont elle était bienfaitrice depuis sa fondation. Elle se désolait encore de ne pouvoir assurer le financement des travaux qu’elle savait nécessaires pour la rendre utilisable à tous. La Maison des Guéniffets portera désormais son nom et celui d’Andrée.
Elle le savait, tout en trouvant étrange le nom de « MAISON DES DEMOISELLES GUIBERT » que l’on vouliat lui donner !
Une ronde de petites Jeannettes de sa paroisse campait dans le jardin des Guéniffets quand Suzanne, le 7 juillet 1989, aidée jusqu’à la fin par ses fidèles amies Josefa Lage et Gaby Hoste, quittera ce monde pour le Royaume de Dieu.
Rénovation de la maison
Grâce, avant tout, à la foi de notre entourage.
Grâce à la confiance de tous nos amis et à bienveillance de tous nos voisins.
Grâce à la compréhension et au mécénat partiel ou total de nombreuses sociétés (Legrand, Pinault-Auvergne, Carrefour, Bolloré, Pinton, Lassus-Cimentol, Russiot-Prisma, Lits Wifor, Conceptor, La Chaillotine, Maison Debeausse, Desautel, Monneret-Jouets, Home-Service, Compagnie Européenne Electro-Thermique Sauter, Cables d’Autun, Notaires Associés Av. Rapp.)
Grâce à la qualité de nos architectes : Marc Stym-Popper pour les projets de rénovation, Vincent Dufour pour l’élaboration des plans, du permis de construire et le suivi du chantier.
Grâce à la compétence et à l’ouvrage soigné des entreprises locales: M. Féger et la Morvandelle du Bâtiment, P. Vantrou, E.Louzas, J. Walle, C. Gacon, Marbrerie Bravin, A. Savry.
Grâce au travail de beaucoup dont de nombreux jeunes: Ponçage, peinture, couture, comptabilité, recherche de financement et gestion financière.
Grâce à l’essentiel de l’ameublement et des installations intérieures qui nous a été offert…et le transport de tout ce matériel.
Grâce aux envois gracieux de livres qui nous ont permis de constituer notre bibliothèque (France-loisirs, Letouzey & Ané, Ed. Atlas, J’ai Lu, DDB, Cerf, L. Salem, Religieuses de l’Hopital du Perpétuel Secours de Levallois, Bénédictines de Caen, de Solesmes, Abbaye de Saint-Wandrille, Ecole des Francs-Bourgeois)
Grâce enfin à la générosité remarquable de TOUS nos nombreux donateurs.
Grâce à vous